Dernièrement, plusieurs adhérents m’ont posé la question de la provenance des légumes, si tout venait bien de mon exploitation. Et je vais donc répéter ce que j’avais expliqué lors de la première réunion, à l’automne dernier :
En été, je suis à 98% autonome, je me permets peut-être de prendre quelques cerises ou quelques abricots à un collègue pour nous faire plaisir – et encore, cette année, je devrais commencer à avoir des abricots, la floraison est prometteuse.
En hiver par contre, cela change petit à petit. Déjà mes pommes de terre se terminent vers le début de l’hiver. Puisque je n’ai pas de chambre froide, les pommes de terre commenceraient à germer et perdraient de leur qualité. Cette année donc, depuis environ janvier, les pommes de terre ne proviennent plus de ma production.
J’avais dit aussi que j’ai planté un beau verger mais que les arbres sont encore tout jeunes et entrent à peine en production. Pour l’instant, j’achète donc les pommes, qui cependant correspondent pour la plupart aux variétés que j’ai plantées. Cette année une première petite récolte devrait être possible.
J’avais dit encore que certains légumes sont presque impossibles à réussir dans la région comme par exemple les poireaux. L’année dernière, j’ai fait encore une tentative – et une semaine après la plantation, tout était mort, rongé par la teigne du poireau. Par ailleurs, c’est souvent Jean Luc Labé, l’éleveur des poules, qui me les fournit en échange contre des légumes de chez moi. Dans ce cas, ils n’ont donc pas le label « Agriculture biologique », mais il les vend avec la garantie « cultivés sans engrais chimique ni pesticides ».
Enfin, j’avais évoqué une période très difficile pour tout jardinier, c’est la fin de l’hiver et le début du printemps. Tous les légumes qui ont passé la mauvaise saison sans trop subir de dommages, vers début avril, explosent littéralement. Les choux éclatent pour laisser apparaître une fleur. Les tiges des légumes racines : carottes, betteraves, navets, radis…. s’allongent pour fleurir à leur tour. Les fruits pourrissent et ainsi de suite.
Et les nouvelles cultures alors ?
Pour certaines, cela se prépare déjà à l’automne. Les fèves, les petits pois et certains oignons se sèment et se plantent début novembre. Ensuite, la saison des semis et repiquages recommence à noël. Mais le temps est rude et l’élevage long et périlleux. Mi février, j’ai planté dans le plein champs des choux-raves et des salades qui étaient magnifiques avec des feuilles de 15 à 20 cm de long. La nuit suivante, il y a eu une gelée à moins 4° C et toutes les belles feuilles étaient grillées par le froid malgré le voile de protection. Certains étaient morts et d’autres ont repoussé à partir du cœur. La récolte ne sera sans doute pas précoce. Et en mars, on a hâte de finir les cultures dans les serres pour replanter les cultures d’été : tomates, aubergines, courgettes etc. En avril, on récolte par conséquent peu de chose : quelques épinards qui montent à graine seulement en mai, quelques premières salades et radis, vers la fin du mois avec un peu de chance les premières carottes, fèves et navets.
Ensuite, tout va très vite. Semaine après semaine, de nouveaux légumes apparaissent et on plonge vite dans l’abondance de l’été.
J’aimerais me permettre d’exprimer ici un sentiment personnel. A la réunion initiale, j’avais évoqué tout ceci, avec moins de détails, certes, mais j’avais parlé des pommes, des poireaux, des pommes de terre et de mon autonomie en été, mais pas totalement en hiver, surtout à la fin. Pourtant, dernièrement, il y avait comme une suspicion, comme si je faisais subrepticement le marchand de légumes pour ne pas me salir les mains.
Moi, cette année, je n’ai pas encore fait un seul week-end. J’étais trop occupé à préparer la nouvelle saison. S’il y en a qui veulent venir me donner un coup de main, ils seront les bienvenus.
Pour plus de clarté, je propose de modifier la convention comme suit : Remplacer la phrase : » Pour garantir cela le producteur a la possibilité de s'approvisionner auprès de producteurs certifiés en bio en cas de mauvaise récolte passagère. »
par : « Pour garantir cela le producteur a la possibilité de s'approvisionner auprès de producteurs garantissant une culture sans engrais chimiques ni pesticides en cas de mauvaise récolte passagère ou bien pour enrichir sa propre gamme de produits pendant la saison creuse. »
Pour rappeler aux adhérents les engagements pris, je propose d’ajouter le texte suivant : « La distribution se fait par un effort collectif. A tour de rôle et selon leur disponibilité, les adhérents viennent aider à peser et conditionner les fruits et légumes. »
Amicalement. Matthias
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